Depuis quelques jours, je n'ai plus rien publié, parce que je n'étais plus au foyer, et n'avais pas accès a Internet a ma guise. J'ai en effet passé quelques jours a Batam, l'autre "grande" ile indonésienne a coté de Singapour, juste a l'ouest de Tanjung Pinang. Le foyer est en vacances, donc, le temps de m'acclimater au pays, de commencer a apprendre un peu quelques rudiments de la langue, et a me faire a la vie indonésienne, j'ai été accueilli par Damien, un autre volontaire MEP qui est là depuis neuf mois pour une mission de deux ans.
Damien est informaticien. Il travaille pour une école du diocèse a monter un réseau informatique. Il doit aussi donner des cours de conversation anglaise. Il habite dans une maison de prêtres avec eux et un séminariste indonésien. C'est dans cette maison que je suis hébergé. Par chance, Yohanes, le séminariste, parle un peu anglais. Il m'a donné mes premiers cours d'indonésien et m'a aidé a faire mes premiers pas dans ce pays.
Cette semaine s'est très bien passée. De vraies vacances. Ce que je retiendrai le plus, probablement, c'est l'invitation que m'a fait Yohanes à visiter une école dans laquelle il a travaillé l'année dernière. Cette école est située au cœur d'un... bidonville... c'est assez impressionnant quand on y va, mais, vraiment, on en ressort plus humain.
Pour y aller, déjà, il faut d'abord prendre un "carry", un minibus de 9 places dans lequel on peut monter jusqu'à treize, qui sert de taxi collectif, puis un moto-taxi. Trois sur un scooter, normal.
le moto-taxi nous dépose a l'entrée d'un terrain vague qui est parait-il un terrain de foot. De loin, on aperçoit des cabanes et des arbres derrière un gros tas de poubelles.
L'école fait vraiment pitié; elle est tenue par une "suster", manifestement aidée par des laïcs. Une grosse centaine d'élèves (maternelle, primaire), quatre petites classes, un grand préau, un coin "cuisine et sanitaires", une petite salle pour l'intendance, une cour et une grotte, (très) libre interprétation de celle de Lourdes. Le toit est en tôle, les murs en parpaings nus ou en planches. A côté de cette misère, la sœur et les laïcs sont rayonnants, on nous offre de l'eau et du pain, c'est tenu et rangé.
Après l'école, nous sommes allés rendre visite a quelques familles du bidonville. Ce sont des Florès, donc des chrétiens, et ils disent s'être installés ici parce qu'on ne voulait d'eux nulle part. Bien entendu, leur "village" est illégal. C'est surprenant de traverser un bidonville: c'est à la fois éprouvant et révoltant, mais aussi apaisant; les "rues" n'y sont pas tellement plus sales qu'ailleurs, les habitants bien moins sauvages: tous nous sourient et nous disent bonjour... On voit peu d'hommes, la plupart sont au travail; Ils ont des petits boulots ou travaillent comme journaliers. Les enfants jouent, les mères font à manger, la lessive, le ménage. On papote. Plus loin, un vieil homme redresse des clous. Un "métier" classique dans un bidonville. Il les récupère là où il peut, les recycle et les revend.
Une famille nous invite à entrer chez elle. Elle nous offre le thé. C'est un couple avec deux garçons, Gregorius, 6 ans et Hendrikus, 4 ans, ainsi qu'un bébé, Gloria. Pour entrer dans la maison, on se déchausse, par respect. Une porte de placard sert de porte d'entrée. Dans la pièce - 10m2 tout au plus - deux petites fenêtres. L'une seule a des carreaux, l'autre des plastiques à la place. Les murs sont en planches peintes: bleu, rose ou blanc sale. Au sol, un carrelage dépareillé. Le toit est en tôle. Sur les murs, quelques décorations: un grand poster jauni du Bon Berger, un crucifix, une image de la Sainte Vierge, une (la?) photo du mariage, un portrait de famille, un autre de l'évêque. Il y a une ou deux autres petites pièces derrière, mais je n'y suis pas invité. Pas d'eau courante, pas d'électricité (ici il fait nuit tous les jours à 18h15). On m'invite à m'assoir dans un vieux canapé. Il est tout défoncé. On me propose:- Kopi susu atau teh susu? Café ou thé? -Kopi susu, café au lait. Le père joue avec Gloria en me parlant de la pluie et du beau temps. Les enfants jouent sagement; ils sont propres, bien habillés, ont les dents blanches. Gregorius est fier de me montrer qu'il parle anglais: "My name Gregorius; one, two, three..." Le plus jeune est très étonné de voire que j'ai les cheuveux "kuning", jaunes!
Hugo disait de Cosette (à moins que ce ne soit Fantine, je ne sais plus), que "la misère l'avait rendue laide et l'ignorance hargneuse". Ici ce n'est manifestement pas le cas: les enfants sont beaux et très bien élevés.
La mère revient avec deux tasses d'un bon café. Chez les pauvres, on sait recevoir.
Sur la photo, je sors d'un restaurant avec Damien (à droite), Yohanes (en haut), et Sisca, une amie de Damien. C'est une indonésienne. Elle est très sympa, mignonne et elle a un énorme quatre-quatre!!
Damien est informaticien. Il travaille pour une école du diocèse a monter un réseau informatique. Il doit aussi donner des cours de conversation anglaise. Il habite dans une maison de prêtres avec eux et un séminariste indonésien. C'est dans cette maison que je suis hébergé. Par chance, Yohanes, le séminariste, parle un peu anglais. Il m'a donné mes premiers cours d'indonésien et m'a aidé a faire mes premiers pas dans ce pays.
Cette semaine s'est très bien passée. De vraies vacances. Ce que je retiendrai le plus, probablement, c'est l'invitation que m'a fait Yohanes à visiter une école dans laquelle il a travaillé l'année dernière. Cette école est située au cœur d'un... bidonville... c'est assez impressionnant quand on y va, mais, vraiment, on en ressort plus humain.
Pour y aller, déjà, il faut d'abord prendre un "carry", un minibus de 9 places dans lequel on peut monter jusqu'à treize, qui sert de taxi collectif, puis un moto-taxi. Trois sur un scooter, normal.
le moto-taxi nous dépose a l'entrée d'un terrain vague qui est parait-il un terrain de foot. De loin, on aperçoit des cabanes et des arbres derrière un gros tas de poubelles.
L'école fait vraiment pitié; elle est tenue par une "suster", manifestement aidée par des laïcs. Une grosse centaine d'élèves (maternelle, primaire), quatre petites classes, un grand préau, un coin "cuisine et sanitaires", une petite salle pour l'intendance, une cour et une grotte, (très) libre interprétation de celle de Lourdes. Le toit est en tôle, les murs en parpaings nus ou en planches. A côté de cette misère, la sœur et les laïcs sont rayonnants, on nous offre de l'eau et du pain, c'est tenu et rangé.
Après l'école, nous sommes allés rendre visite a quelques familles du bidonville. Ce sont des Florès, donc des chrétiens, et ils disent s'être installés ici parce qu'on ne voulait d'eux nulle part. Bien entendu, leur "village" est illégal. C'est surprenant de traverser un bidonville: c'est à la fois éprouvant et révoltant, mais aussi apaisant; les "rues" n'y sont pas tellement plus sales qu'ailleurs, les habitants bien moins sauvages: tous nous sourient et nous disent bonjour... On voit peu d'hommes, la plupart sont au travail; Ils ont des petits boulots ou travaillent comme journaliers. Les enfants jouent, les mères font à manger, la lessive, le ménage. On papote. Plus loin, un vieil homme redresse des clous. Un "métier" classique dans un bidonville. Il les récupère là où il peut, les recycle et les revend.
Une famille nous invite à entrer chez elle. Elle nous offre le thé. C'est un couple avec deux garçons, Gregorius, 6 ans et Hendrikus, 4 ans, ainsi qu'un bébé, Gloria. Pour entrer dans la maison, on se déchausse, par respect. Une porte de placard sert de porte d'entrée. Dans la pièce - 10m2 tout au plus - deux petites fenêtres. L'une seule a des carreaux, l'autre des plastiques à la place. Les murs sont en planches peintes: bleu, rose ou blanc sale. Au sol, un carrelage dépareillé. Le toit est en tôle. Sur les murs, quelques décorations: un grand poster jauni du Bon Berger, un crucifix, une image de la Sainte Vierge, une (la?) photo du mariage, un portrait de famille, un autre de l'évêque. Il y a une ou deux autres petites pièces derrière, mais je n'y suis pas invité. Pas d'eau courante, pas d'électricité (ici il fait nuit tous les jours à 18h15). On m'invite à m'assoir dans un vieux canapé. Il est tout défoncé. On me propose:- Kopi susu atau teh susu? Café ou thé? -Kopi susu, café au lait. Le père joue avec Gloria en me parlant de la pluie et du beau temps. Les enfants jouent sagement; ils sont propres, bien habillés, ont les dents blanches. Gregorius est fier de me montrer qu'il parle anglais: "My name Gregorius; one, two, three..." Le plus jeune est très étonné de voire que j'ai les cheuveux "kuning", jaunes!
Hugo disait de Cosette (à moins que ce ne soit Fantine, je ne sais plus), que "la misère l'avait rendue laide et l'ignorance hargneuse". Ici ce n'est manifestement pas le cas: les enfants sont beaux et très bien élevés.
La mère revient avec deux tasses d'un bon café. Chez les pauvres, on sait recevoir.
Sur la photo, je sors d'un restaurant avec Damien (à droite), Yohanes (en haut), et Sisca, une amie de Damien. C'est une indonésienne. Elle est très sympa, mignonne et elle a un énorme quatre-quatre!!
1 commentaire:
coucou Cédric, tes articles sont tjours aussi interressants... et on voit que tu as bien suivi le cours de Caron sur la justice... Il est gentil Jean Valjean... Je tembrasse
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