vendredi 19 décembre 2008
Joyeux Noël
Premières communions.
dimanche 14 décembre 2008
Bahasa Perancis / La langue française
Bonzour. Comment ça va?
Ça va bien. / Ça va, ça va.
Comment tou t'appelles?
Ze m'appelle ...
Allez, allez, à la dousse!
Allez, allez, au dodo!
Merdre (ça c'est pas moi qui leur ai appris!)
Tou veux des « claks » (prononcer le « s »)
Tou es belle / beau
Ze veux des sous
Mille
Dix (prononcer le x) mille
Merci beaucoup
« Douriane » (De rien. Le durian, que l'on prononce « douriane » est un fruit qui sent atrocement mauvais)
Manzer du poulet
Bon noui (bonne nuit)
Ze t'aime
Bonbon
Sondage
samedi 13 décembre 2008
He is back
Et puis il a aussi voulu nous aider sur du plus long terme: à partir de janvier, chaque premier Samedi du mois et pendant au moins un an, 50 repas complets et équilibrés nous seront livrés gratuitement. Merci, c'est gentil.
On a aussi discuté de nos vies respectives: lui est jeune retraité, son épouse aussi. Ils sont d'origine indienne. Elle est déjà catholique, mais lui n'est encore que catéchumène. Comme des milliers de Singapouriens, il se prépare au baptême. Chaque année, Singapour, qui n'est pourtant pas un diocèse immensissime célèbre environ 2000 baptêmes d'adultes. C'est énorme! Lui et son épouse m'ont par ailleurs déjà invité à déjeuner chez eux lors de mon prochain renouvellement de visa, probablement en Janvier. Bon appetit.
vendredi 12 décembre 2008
Hare Krishna! Hare! Hare!
Non, je rigole, c'est une blague. Mais il y a un donateur dont le prénom est Krishna. Il est venu aujourd'hui de Singapour. Je ne devrais pas le critiquer, parce qu'il est gentil et très généreux, mais comme je suis méchant, je vais le faire.
Premier point, il est arrivé en voiture avec chauffeur accompagné de sa grosse bourgeoise femme, ce qui fait pas mal d'effets sur les enfants.
Ensuite, il nous a annoncé d'un air que pourrai prendre le Messie quand il reviendra qu'il apportait des vêtements pour les enfants. On ne lui a pas dit, mais on en a déjà trop, des vêtements. On ne sait pas quoi en faire et ils traînent partout. Il a dû se dire, chez lui, à Singapour, que des pauvres ça devait manquer de vêtements. Probablement l'équivalent local de Paris Match a t-il fait un jour un émouvant reportage sur les enfants du Darfour ou les populations d'Éthiopie qui l'ont touché. Mais Tanjung Pinang ce n'est pas le Darfour! Son geste illustre les préjugés de bourgeois qui ne connaissent le monde que par les médias à sensation.
Puis il a tenu à donner de la main à la main 20 000 Rp à chaque enfant. C'est une somme non négligeable. Peut-être 15€ en France. Il aurait, je pense été plus judicieux que cet argent passe par moi qui peux (un peu) contrôler ou elle va: en clope ou pas... Et surtout, en faisant cela, il confirme l'image que les enfants ont des gens venant des pays riches: ce (ne) sont (que) des distributeurs de billets. Il m'a demandé ce que les enfants allaient, selon moi, acheter avec cet argent. Je n'ai pas eu le courage de lui dire qu'une partie irait en clopes, alors je lui ai répondu que ne mangeant que rarement des fruits au foyer, et ne buvant jamais de lait, je leur conseillerai d'en acheter.
Bonne idée. Il est revenu deux heures plus tard avec des fruits pour trois repas! Il m'a par ailleurs laissé une liasse de 20 billets de 50000Rp. Pas mal de sous. C'est quand même gentil!
Où est ma tong?
Mais ce qui m'a vraiment énervé hier, c'est que je l'ai dit à Hiro, le directeur du foyer, qu'on m'avait piqué une tong, et, comme pour les fois précédentes, il n'a pas tellement réagit. Non pas que je sois très attaché à mes pompes, mais laisser faire impunément des voleurs ne me semble pas hyper pédagogique.
Au début des vols, je ne disais pas grand chose, puisque je n'en étais pas la victime. Mais mon co-volontaire, lui non plus ne réagissait pas tellement. C'est quand même gênant, je trouve, de subir sans rien faire. Donc je suis allé voir le père Henri. Je ne suis pas très partisan de parler des problèmes du foyer avec lui, parce qu'à chaque fois il veut régler le problème. Ça part d'un bon sentiment, mais il complique toujours tout. En plus ça donne à Hiro l'impression que je le « saute » dans la hiérarchie. Dans un pays dans lequel les relations hiérarchiques sont très rigides, cela passe pour un manque de respect, voire de l'humiliation. Et en aucun cas je ne voulais lui faire perdre la face. Mais enfin, comme personne ne réagissait, j'ai pensé que c'était mon devoir de le faire.
Je suis donc allé voire le père Henri et je lui ai expliqué la situation. J'ai pas insisté sur le fait que mon co-volontaire ne réagit pas, pour ne pas compliquer l'histoire. D'après lui, les enfants volent parce qu'ils n'ont pas la même notion de propriété privée qu'en occident: chez vous, ce qui est à vous est à vous et ce qui est au voisin est au voisin. Chez moi, ce qui est à moi est un peu à la communauté, et ce qui est à la communauté est donc aussi un peu à moi. C'est pour ça, par exemple, que l'on peut « piquer » une paire de ciseaux ou des vêtements en toute bonne foi, sans le moindre scrupule et sans que la « victime » ne s'offusque outre mesure . Mais je ne crois pas qu'ils volent dans ce cadre des objets dont ils n'ont aucune utilité: une méthode d'indonésien, par exemple. Les vols qu'ils ont fait à mon co-volontaire – et ma tong! - avaient donc un autre mobile, très probablement plus sombre...
Le père Henri a donc téléphoné à Hiro pour lui demander de réagir plus vivement, ce qu'il a fait: le soir même il annonçait aux enfants que tant que la tong ne serait pas rendue, on ne mangerait plus de poisson. Scandale dans l'assemblée. Il n'empêche: ce soir j'ai retrouvé mon bien et, en prime, j'ai eu droit à des excuses du criminel. Il m' a expliqué avoir piqué ma tong parce que il y a 3-4 mois je l'avais engueulé assez vivement: avec un pote il faisait un concours de pets pendant la messe et m'envoyait ballader quand j'avais l'odace de lui demander, à défaut de cesser, au moins repporter son jeu si passionnant à la fin de l'eucharistie...
Quelles conclusions tires-je de cette affaire:
- 1- Ne pas réagir est la meilleur chose à faire pour encourager les voleurs à persévérer.
2- Attendre que les indonésiens se bougent équivaut pratiquement à la solution 1.
3- Prendre des résolutions fermes aide à trouver le coupable vite.
4- Être naïf ou angélique est anti-productif et anti-éducatif.
5- Heureusement que j'étais là pour crever l'abcès: mon co-volontaire aurait probablement continué à déprimer sans réagir...
6- Vouloir être efficace est délicat si l'on ne veut pas froisser la susceptibilité des indonésiens.
jeudi 11 décembre 2008
Nouveau portail
mercredi 10 décembre 2008
Les Papous défendent leur droit à la nudité (www.liberation.fr)
Suroba craint que cette tenue ne soit aujourd'hui de nouveau menacée par la loi «anti-pornographie» récemment adoptée par le parlement à Djakarta, à 3.500 km du cœur de la Papouasie. Ce texte, controversé et soutenu par les musulmans conservateurs, criminalise les œuvres et les «mouvements» considérés comme obscènes et pouvant violer la moralité publique.
mardi 9 décembre 2008
Les comptes du mois de novembre
Pas très rigoureux.
Aujourd'hui, les enfants de toutes les classes entament leur semaine de contrôles communs. Pour avoir le droit de les passer, l'école exige qu'ils soient à jour dans le paiement des frais de scolarité. C'est pas anormal. Mais le problème, c'est que les enfants, à l'image de leur pays, ne sont pas rigoureux. Leurs parents non plus, d'ailleurs: ils ne se préoccupent du paiement de l'école que le matin même. Certains parents ont oublié de virer de l'argent. Que faire? Payer à leur place? Je ne suis pas sensé. Ne pas payer? Mais ils ne passeront pas les contrôles. Les engueuler? Ils ne comprendraient pas pourquoi.
Du coup, c'est le branle bas de combat ce matin: il faut checker ceux qui ont payé et ceux qui ne l'ont pas encore fait, appeler les parents pour leur demander d'envoyer de l'argent le plus vite possible, et avancer les fonds. Heureusement que le foyer a encore un peu de trésorerie...
Ensuite il faut aller payer: certains enfants étant si peu rigoureux, parfois même franchement malhonnêtes, il serait possible qu'ils ne paient pas, n'aillent donc pas à leur examen, mais partent jouer à la Play Station en ville. Quand on arrive devant le bureau du comptable, perpétuellement vide quand j'y vais en temps normal, il y a une queue énorme, peut-être le tiers des élèves.... Mais bon, ça rassure: ça montre au moins que mes enfants ne sont pas pires que les autres.
Police.
Hier soir, un policier est venu au foyer. Je pensait qu'il était là pour emmener quelques pensionnaires faire un genre de retraite ingnatienne à l'ombre et au frais. Mais j'ai rêvé. Dommage. Lol. C'est juste un ancien du foyer, d'il y a quatre ans, qui est revenu en pèlerinage sur les lieux de son adolescence. Il m'a dit que les jeunes du foyer aiment bien devenir policier: ils sont déjà sept. Certains semblent aussi bien aimer se faire arrêter par leurs anciens copains pour faire la fameuse retraite...
Quand un responsable politique est profondément débile.
Un décret signé la semaine dernière interdit à partir du 15 décembre l'importation de nourriture, de vêtements et chaussures, de jouets pour enfants et de certains objets d'électronique grand public dans toute l'Indonésie.
l'Indonésie n'est économiquement pas un pays compétitif. Et c'est de pire en pire. Du coup, un certain nombre d'industries souffrent de plus en plus de la concurrence des autres pays asiatiques qui l'inondent de produits, parce qu'étant un grand pays pas trop pauvre, beaucoup de consommateurs sont un peu solvables.. Pour faire face à cette baisse de compétitivité, au lieu de prendre des décisions de bon sens qui auraient justement permis de rétablir celle-ci, les responsables politiques ont décidé de casser le thermomètre. Vous êtes moins chers? Très bien, vous n'avez plus le droit de nous vendre vos produits.
Mais le décret que je vous ai décrit est grossier: il interdit, par exemple, l'importation de TOUTE nourriture à des fins commerciales (Vous pouvez toujours m'envoyer du saucisson: je ne le vends pas, je le mange!). 90% du lait liquide consommé en Indonésie vient d'Australie. Donc, dans une semaine, normalement il n'y aura presque plus de lait à vendre... Les hôtels de luxe qui proposent des produits internationaux (fromages, alcools...) s'inquiètent de savoir ce qu'ils vont pouvoir servir à manger à leurs clients qui aiment avoir autre chose que du riz et du poisson.
Vous voyez à quelle point cette décision est débile. Un dernier espoir cependant demeure: que dans la semaine soit publié un amendement autorisant l'importation de produits dont la production locale est inexistante.
Le spa de Lagoi.
Dimanche, avec Myo qui est venue passer le week-end au foyer pour se détendre et mon co-volontaire, on est allé à « Bintan Resorts », Lagoi pour les intimes. Cette zone, 12 000 hectares actuellement, 44 000 espérés à terme, a commencé à sortir de terre il y a une quinzaine d'années. Elle a l'ambition de devenir la plus grosse zone touristique du monde. Pas moins. Déjà quelques hôtels de luxe, un Club Med... se sont installés. Certains parlent d'y ouvrir un futur « Disneyland Singapour ». Elle profite à fond de sa proximité avec Singapour, de ses plages magnifiques et du développement économique des pays de la région. Les autorités civiles de l'île de Bintan et de la province de Riau nourrissent de grands espoirs pour le développement économique de la région. Déjà, elle apporte à elle seule 40% des recettes fiscales de l'île. Ils y ont investi beaucoup pour atteindre un standard de confort occidental: l'électricité fonctionne 24h/24, les routes sont en bon état, l'eau potable arrive partout, les déchets sont traités, des lignes de bus circulent, la sécurité est assurée, et même l'accès, restreint: les indonésiens doivent justifier d'un motif sérieux pour pénétrer la zone. Il s'agit de ne pas embêter les touristes...
C'est là qu'est l'un des spas de Marc. Marc c'est un Suisse. Le seul autre blanc que je connaisse habitant Tanjung Pinang. Après une carrière dans le pétrole, il s'est reconverti et a ouvert deux spa. C'est un ami des volontaires MEP, et il les invite quand ils veulent « faire une thérapie », comme il dit. On y est donc allés en curieux. Je n'aurai jamais eu l'idée de faire ça en France. Un truc de filles. On s'est fait tripoter pendant une heure et demie par de charmantes masseuses. Finalement, c'est quand même très agréable. Ça fait un peu évacuer toute la tension accumulée au fil des jours au foyer.